Marmite norvégienne : Le secret des plats mijotés… sans gaz ni électricité
Dans ma cuisine, chaque ingrédient compte. Mais il serait injuste de ne pas parler aussi des outils.
Et parmi eux, il y en a un que j’utilise presque quotidiennement : la marmite norvégienne.
Non, rien à voir avec le géant du meuble suédois !
Un principe ancestral, remis au goût du jour avec intelligence : vous portez votre plat à ébullition quelques minutes sur le feu, puis vous le transférez dans une marmite bien isolée. La cuisson se poursuit sans énergie, uniquement grâce à l’inertie thermique.
Pas de feu. Pas d’électricité. Pas de surveillance. Juste du temps et une cuisson douce, qui respecte les textures et les saveurs.
La plupart des images de cet article proviennent de Simmae.
Et pourtant, malgré sa simplicité, cette méthode soulève souvent des questions.
- Est-ce vraiment efficace ?
- Est-ce adapté à notre quotidien moderne ?
- Quels sont ses avantages concrets, et y a-t-il des limites à connaître ?
Prenons un moment pour comparer, comprendre… et peut-être changer votre manière de cuisiner.
Pourquoi l’adopter ?
Voici un tableau comparatif entre une cuisson classique (gaz ou plaques électriques) et une cuisson via marmite norvégienne :
Critères |
Cuisson classique (gaz / plaque) |
Marmite norvégienne |
---|---|---|
Consommation d’énergie |
Élevée, sur toute la durée de cuisson | Très faible (juste pour la montée à ébullition) |
Coût |
En hausse constante | Très économique à l’usage |
Surveillance |
Oui | Aucune, une fois la marmite fermée |
Sécurité |
Risque de débordement, oubli, brûlure | Très sûre, aucun feu à gérer |
Temps de cuisson total |
Rapide mais actif | Un peu plus long, mais passif |
Goût et texture |
Dépend du feu et de l’attention | Mijotage lent = fondant, parfums préservés |
Mobilité / Nomadisme |
Fixe, à domicile | Parfaite en déplacement |
Souplesse de service |
À la minute | Repas chaud disponible sur une large plage horaire |
Température de sécurité |
Maintenue par la chaleur constante | Refroidissement lent : 5 à 12 °C/heure* |
*Selon le volume et le taux de remplissage. Plus elle est pleine, plus la chaleur se conserve longtemps.
Et côté budget ?
Prenons un plat mijoté d’1h30 à feu doux.
-
Sur gaz : 0,40 € à 0,60 € par cuisson.
-
Sur plaque électrique : 0,30 € à 0,40 €.
Avec une marmite norvégienne :
-
Ébullition 15 minutes = 0,08 €
-
Puis cuisson 100 % passive.
Économie par plat : 0,30 € à 0,50 €, sans compromis sur le goût.
Et à l’année, cela représente vite plusieurs dizaines d’euros économisés.
Quelques précautions
-
Toujours porter à ébullition avant de placer le plat dans la marmite. Il faut que la cocotte soit très chaude au point de ne plus pouvoir la toucher (maniques obligatoires !)
- Mettre un torchon pour envelopper votre cocotte dans la marmite norvégienne. Cela préserve les tissus et évite les tâches à l’intérieur.
-
Veillez à bien fermer pour conserver la chaleur : la température interne ne doit pas rester en dessous de 60 °C pendant plusieurs heures. En dessous de ce seuil, les bactéries prolifèrent au maximum.
Cela garantit à la fois la sécurité, le confort, et une grande souplesse pour servir au moment qui vous convient.
Comment l’utiliser ?
Temps de préparation
Identique à votre recette
Temps d’ébullition
de 5 à 15 minutes
Temps de repos/cuisson
de 1 à 6 heures
Préparez votre recette, comme d'habitude
Voici une de mes recettes que j’ai validée en marmite norvégienne : mon Dahl aux deux pois cassés


Cuisson
Porter le tout à ébullition
Fermer le couvercle. Une fois que cela boue, vous pouvez baisser un peu le feu.
(Voir le temps dans le formulaire ci-dessous)
Définissez votre temps de cuisson/repos
Voici le tableau de référence de Simmae. A vous d’ajuster en fonction la composition de votre plat et votre ressenti.
Mode d’adaptation
Quand je veux utiliser ma marmite sur une recette qui n’est initalement pas prévue pour, voici le calcul que j’applique :
[Temps initial de cuisson – Temps de cuisson MN (se référer au tableau ci-dessus)] * 2
Voici un petit formulaire pour le calculer :
Mettre la cocotte en marmite et attendre le temps défini
Bien évidemment, si le temps de repos est plus long, rien de grave ! Au contraire.
Plus le temps de repos est long, plus le plat sera fondant !


Dégustation
Servez !
Amenez votre plat sur la table. Mon moment préféré ? Quand je lève le couvercle et que tout le monde autour de la table profite de la première vapeur avec tous les arômes !
Bon appétit !
Mais Chef Vinz, comment se procurer une Marmite Norvégienne ?
La mienne vient de Simmae. Sa fondatrice, Sophie est une passionée de cuisine et de couture. Ces deux activités l’on naturellement amenée à créer sa marque.
Je vous mets le lien vers la mienne, et je vous invite à faire le tour de la boutique !
En mission : mon secret pour cuisiner sans contrainte
Lorsque je pars en séjour long pour des projets pros, souvent nous réservons une maison pour s’y installer le temps de la mission (plusieurs semaines).
Je finis souvent au piano pour nourrir l’équipe.
Dans ces contextes-là, je n’ai pas toujours le temps de rester derrière les fourneaux… mais je n’aime pas non plus faire l’impasse sur le goût et le plaisir de partager des plats conviviaux.
C’est là que la marmite prend tout son sens.
Je cale un moment dans la journée pour préparer, j’amène le plat à ébullition, je le place dans la marmite… et elle fait le reste.
Pas besoin de surveiller. Pas de feu à gérer. Et surtout : le plat reste chaud pendant des heures, ce qui permet à chacun de venir manger quand il peut. Ou alors nous pouvons facilement attendre que tout le monde soit prêt pour passer à table.
J’ai eu la chance de pouvoir tester différents classiques, tous cuits en marmite norvégienne :
- Chili con carne
- Pâtes aux aubergines grillées au pesto
- Sauce Bolognaise
- Potée Auvergnate
- Saucisses lentilles (2 fois ! J’avais des fans !)
- Haricots blancs aux herbes de Provence
- Et plein d’autres encore !